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La prostitution prend de plus en plus de l'ampleur au Maroc. Pourquoi à votre avis ? Et quels moyens préconisez-vous pour la combattre ?

Certes la prostitution est le plus vieux métier du monde, et il n'est pas une seule société

où l'on ne trouve des femmes, voire des hommes et des enfants s'adonner à ce métier dégradant ; mais il est déplorable de constater que ces dernières années, le phénomène a pris de l'ampleur au Maroc. Quelles en sont les causes ? Et quelles solutions peut-on envisager pour le combattre ?
Dans les artères des grandes villes et les impasses des patelins on ne manque pas de voir des prostituées maquillées à outrance arborant des mines minaudières pour racoler les clients. À la tombée de la nuit, les grands boulevards de Casablanca, par exemple, s'emplissent de filles publiques dont le nombre s'accroît chaque jour par l'arrivée de nouvelles recrues. Mais le plus dangereux c'est l'apparition ces derniers temps de nouvelles formes de prostitution. Les femmes ne sont plus les seules à proposer le plaisir de la chair à des clients lubriques ; de jeunes hommes travestis ou même des enfants encore imberbes concurrencent les belles-de-nuit. Pis encore, tout récemment, la prostitution numérique a fait son entrée fracassante au Maroc : plusieurs affaires, qui impliquent des femmes de bonnes familles et des étrangers riches, ont défrayé la chronique judiciaire. Et bien sûr, il n'est pas besoin d'évoquer la prostitution haut de gamme dans les milieux huppés. C'est dire l'envergure de ce fléau qui va s'amplifiant pour plusieurs raisons.
Les facteurs expliquant l'aggravation du phénomène sont nombreuses. D'abord, la pauvreté constitue la principale cause qui pousse des femmes à s'engouffrer dans l'enfer de la prostitution : divorcées ou veuves et sans revenu, elles se trouvent obligées de vendre leurs corps afin de subvenir aux besoins de leurs familles. À cause de la crise économique, exacerbé par la sécheresse fréquente les chances de trouver un emploi sont minimes voire nulles. Or l'élan de solidarité et de générosité qui caractérisait la société marocaine appartient désormais au passé ; ces valeurs nobles ont depuis belle lurette cédé la place à l'égoïsme et à l'indifférence. Cela dit, la misère n'explique pas à elle seule la prostitution ; en effet, beaucoup de femmes et d'hommes pauvres ne recourent pas à ce commerce ignoble pour survivre : imbus de leur dignité humaine et jaloux de leur amour-propre, ils triment comme des esclaves en exerçant des métiers difficiles qui leur préservent l'honneur. En contrepartie, des lycéennes, de jeunes femmes voire des femmes cadres qui sont à l'abri du besoin se prostituent pour se faire une fortune. De nos jours, la prépondérance des valeur matérialistes et hédonistes, l'attrait du luxe et du bien-être font naître chez beaucoup de personnes le désir de s'enrichir. C'est en appréhendant les causes du phénomène que nous pouvons le combattre.
Pour lutter efficacement contre cette calamité, il faut avant tout que la société ait le courage de voir en face la vérité et cesse de se complaire dans l'hypocrisie. Reconnaître son existence encouragera les chercheurs à faire des études sociologiques qui permettront d'envisager les solutions efficientes. Mais d'ores et déjà on peut dire que l'amélioration des conditions de vie des couches défavorisées et la création des emplois par une politique économique d'envergure réduira notablement le nombre de prostituées dans notre pays. Ces mesures doivent s'accompagner de la réhabilitation des valeurs authentiques de la société

marocaines qui préconisent la solidarité, l'entraide, la sobriété, la modestie et le mépris des valeurs matérialistes au profit des valeurs humanistes. Et il va de soi que les services de sécurité ont un rôle important à jouer dans cette lutte, notamment en démantelant les réseaux internationaux de proxénétisme et en anéantissant les entremetteuses et les souteneurs qui exhortent les filles et les garçons à la prostitution.
Ces mesures ne permettront certainement pas de résorber la prostitution, car pour ce faire il faut donner corps à la cité idéale de Platon. Non, il ne faut se leurrer : la prostitution continuera à exister dans toutes les sociétés tant que les descendants d'Adam et d'Eve continueront à vivre. Cependant, il est possible de freiner son extension et de réduire le pourcentage de ceux qui s'y adonnent.

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