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Racontez le premier jour de votre rentrée à l'école.

Je me souviens, comme si cela datait d'hier, de mon premier jour de rentrée à l'école. La veille de ce jour inoubliable, ma mère m'avait emmené dans une boutique de vêtements, et m'avait acheté un pantalon, un tricot et une paire de souliers neufs. Je sautais de joie croyant que le lendemain serait un jour de fête. Le soir, elle m'essaya ces habits-là en poussant de petits cris de satisfaction et d'admiration. Elle disait qu'ils me seyaient bien. Mon père me dit que j'étais devenu un homme, et que mon avenir commençait le 16 septembre. Je ne comprenais pas ses propos mystérieux.
Ce soir-là, j'eus droit à un dîner de prince. On me servit une grande tranche de viande que j'avalai gloutonnement. Au dessert, il y avait des bananes, des pommes C'est alors que je compris que quelque chose de grave se préparait.
Ma mère me fit prendre un bain ; elle me savonna avec rudesse en appuyant de toutes ses forces sur le gant de bain rugueux que je n'avais jamais aimé. Après, elle me mit au lit. Pourtant, je ne parvins pas à fermer les yeux car j'attendais avec impatience le lever du jour, en pensant aux habits neufs, aux ballons de baudruche et aux confiseries qu'on m'achèterait le lendemain.
Au soleil levant, ma mère vint me secouer, inhabituellement, avec douceur. Elle m'habilla

avec hâte, me prépara mon petit déjeuner. Après, elle se vêtit de sa djellaba, me prit par la main et sortit en me tirant derrière elle. En marchant, elle me dit que nous allions à l'école. Je commençais à pleurer et à me débattre pour échapper à l'emprise de ma mère et m'enfuir ; mais en vain : elle me tenait avec une poignée de fer.
Je me résignais alors en pensant à ce qui m'attendait. Quand nous arrivâmes devant l'école, je vis des centaines d'enfants devant le portail. Les plus jeunes étaient accompagnés de leurs parents ou de leurs frères et seurs. Il y avait un bourdonnement de ruche. Les cris des marchands de friandises, de pépites et de sandwichs de fortune emplissaient la place. On aurait dit un souk. Dès que mes regards se posèrent sur les belles choses que proposaient les marchands, pépites, ice-cream, galettes, pain garni de thon de conserve et d'autres délices, je pensai que l'école était une aubaine.
Une sonnette stridente me tira violemment de mes rêveries. Alors, ma mère me tira et me plaça dans la file des élèves qui s'alignèrent le long de la muraille de l'école. Je commençai à trembloter des pieds en cap comme un oiseau mouillé. Les larmes me jaillirent des yeux, et je voulus courir vers ma mère qui s'éloignait. Mais un homme moustachu, à l'air méchant me donna, avec une longue trique, un coup douloureux sur les cuisses que je me figeai telle une statue.
Après une attente qui dura peut-être une éternité, on nous fit entrer dans la cour de l'école ; puis, on nous mit en groupes d'une trentaine d'enfants. Des hommes et des femmes emmenèrent chaque groupe dans une classe. Toutes mes craintes se dissipèrent d'un seul coup, comme par enchantement ! Une jeune femme s'approcha de mon groupe. Elle était jolie comme une poupée. Son sourire bienveillant, qui laissa poindre de belles dents d'une éclatante blancheur, me rassura.
La maîtresse nous fit entrer dans une classe dont les murs étaient garnis d'images représentant des hommes, des animaux et des paysages. Lorsqu'elle parla, je ne compris rien car elle débita des mots que je n'avais jamais entendus. Pourtant, je fus enchanté par sa voix suave et ses dents bien rangées.
C'est alors que ma crainte de l'école se transforma en une grande passion !

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