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Il vous est arrivé de prendre une décision ou de faire un choix difficile nécessitant beaucoup de courage de votre part (voyage, séparation,...).

Racontez dans quelles circonstances, en précisant les motifs de votre choix et les sentiments éprouvés avant et après la décision.

Dans la vie, les gens se trouvent parfois confrontés à des situations difficiles dans lesquelles ils doivent prendre une décision cruciale. Une décision qui nécessite un grand courage et une volonté d'acier. Il m'est arrivé de me trouver dans une pareille posture.

Je m'en souviens comme si cela datait d'hier. Ce fut un jeudi de l'automne 1999. Mon ami Ali vint me voir chez moi ; il insista pour qu'on allât au café qui se trouvait loin de notre quartier. Je ne compris pas pourquoi ; et quand je l'interrogeais, il m'exhortait à patienter. Lorsque nous arrivâmes au café, il m'entraîna vers une table à l'écart des yeux indiscrets. Nous demandâmes une théière. Ali avait l'air grave et le regard évasif et lointain. Je compris

qu'il mijotait quelque chose de sérieux.
Il se tut pendant un moment interminable, puis commença à parler en regardant ses doigts qui tortillaient une feuille de menthe. Ce geste me renseigna qu'il était nerveux.

« Écoute, mon cher Ahmed, dit-il d'une voix profonde et lointaine, j'ai un secret à te révéler. Mais d'abord promets-moi qu'il restera enterré dans ton cœur. » Je me dressai sur ma chaise et tendit l'oreille pour ne pas perdre le moindre mot. J'étais impatient. Je demandai fébrilement : « Qu'est-ce qu'il y a, Ali ? » Il me répliqua : « Jure d'abord que tu n'éventera pas le secret. » J'enchaînai sans me faire prier : « Je le jure ! ». | Alors, il me fit part d'un projet que je n'aurais jamais imaginé. Je fus comme frappé de la foudre. Ali avait l'intention d'émigrer clandestinement vers l'Europe. Il avait tout préparé : il comptait se cacher dans les cales d’un bateau qui se trouvait au port de Casablanca. Les menus détails qu'il me donna sur cette entreprise me prouvèrent que mon ami avait bien préparé son plan. Ce qui finit de m'étourdir c'est la proposition que m'a faite Ali d'émigrer avec lui. La proposition me tomba sur la tête tel un couperet. Je souris incrédule. Mais l'argumentation de mon compagnon me troubla tellement elle était convaincante.

Ali fit miroiter devant mes yeux la brillance d'une voiture spacieuse et luxueuse, l'éclat de l'or autour du cou et des poignets et la beauté d'une villa au milieu d'un jardin. Son raisonnement eut raison de moi surtout lorsque je me rappelai ma condition. Mes parents étaient pauvres ; et nous habitions dans une bicoque en taules et en cartons au milieu d'un bidonville constamment menacé par les incendies et les inondations pendants les saisons pluvieuses. Mon père souffrait le martyre afin d'assurer le manger et le boire à une famille composée de deux trois filles et trois garçons. Je n'entrevoyais pas l'espoir de continuer mes études dans ces conditions-là. D'ailleurs beaucoup de jeunes chômaient bien qu'ils fussent bardés de diplômes.

Je fus tiraillé entre deux choix : partir avec Ali à l'étranger ou rester dans mon pays natal et poursuivre mes études. Je réfléchis longuement. Si je partais, je devrais souffrir le racisme, les humiliations infligées par les étrangers et la nostalgie du pays. Puis, il n'était pas certain que je ferais fortune comme le croyaient beaucoup de gens. Plus encore, j'aimais passionnément mes études. Je rassemblais toutes mes forces et dis, la mort dans l'âme : « Désolé, mon cher Ali ! je t'aime bien, tu le sais. Mais je ne peux pas venir avec toi ! » Il essaya de me convaincre ; mais en vain.

Je ne regrettai jamais cette décision. Mon ami Ali fut refoulé dès qu'il mit le pied sur le sol italien. Après, il tenta d'émigrer à bord d'une barque de fortune : ce fut sa dernière tentative. De temps à autre, je vais au cimetière pour me recueillir sur sa tombe. J'ai obtenu un diplôme dans une grande école qui me permet de gager ma vie convenablement.


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